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Solène Pignet Akdag (ISC 2011) "J'accompagne les femmes entrepreneures pour transformer leurs projets durables en succès!"

Interview

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07/06/2021

Solène, fondatrice de "Creators for Good" vient de publier "le guide de l'entrepreneuse durable" chez Dunod. Au quotidien, elle accompagne des femmes entrepreneures pour transformer leurs projets durables en succès. Et elle le confirme : si les femmes ont autant de bonnes idées que leurs homologues masculins, elles osent souvent moins se faire confiance et monétiser leurs offres à leur juste valeur. Rencontre avec une spécialiste de l’entrepreneuriat féminin qui est déterminée à changer la donne !

 

Bonjour Solène, peux-tu nous raconter ton parcours ?

 

J’ai commencé mes études par un DUT info-com’ qui m’a permis de faire des stages dans la communication puis le planning stratégique (où j’ai découvert notamment l’intégration des enjeux développement durable par les grande entreprises), puis j’ai rejoint le master Management de la Performance Durable de l’ISC (promo 2011). 

 

J’ai commencé ma carrière pour une entreprise anglaise de recherche macro-économique dans les pays émergents. En gros, mon métier consistait à interviewer des PDGs d’entreprises et de décideurs gouvernementaux afin d’étudier les opportunités business dans le pays et de revendre ces informations à des investisseurs internationaux. Je devais aussi négocier des partenariats et du sponsoring localement. 

 

Ce début de carrière a été l’occasion de vivre dans différents pays (Afrique du Sud, Nigeria, Indonésie, Russie, Turquie) au fil des années, ce qui a été très enrichissant. J’ai aussi rapidement été promue responsable d’une équipe de 5 personnes (de 5 nationalités différentes). 

 

Qu’est-ce que qui t'a donné envie de créer ta société ? 

 

A vrai dire, j’ai frôlé le burnout dans mon travail. Il avait beau cocher “toutes les cases” en terme d'intérêt intellectuel, de salaire, de rencontres humaines (avec l’aspect voyage en bonus !), je travaillais à un rythme très soutenu qui a fini par m’épuiser. Et puis, j’étais de moins en moins à l’aise à l’idée de faire gagner de l’argent à une entreprise qui ne partageait pas mes valeurs (les idées “développement durable” que je donnais en interne ne trouvaient pas d’oreille réceptive). 

 

J’ai donc décidé de lancer ma propre activité : Creators for Good, avec l’idée de faire gagner des sous… à des personnes qui en valent la peine à mes yeux, à savoir des entrepreneures à impact positif.

 

Quels services proposes-tu ? 

 

Mes services se sont étoffés d’années en années, mais la promesse reste la même : « accompagner de manière stratégique les femmes qui souhaitent entreprendre durablement afin de faciliter leur réussite ». 

 

Mon équipe et moi-même proposons différents parcours en fonction du niveau d’avancement et des objectifs de chaque cliente : valider son idée, trouver ses premiers clients, arriver à vivre de son activité, ou encore démultiplier son impact. 

 

Se faire accompagner quand on lance sa société, en quoi est-ce important ? 

 

Je n’ai pas encore rencontré d’entrepreneur qui réussit et qui ne s’est pas fait accompagner. Voici une première raison :)

 

D’autre part, je suis convaincue que l’entrepreneuriat s’apprend. Tout comme l’école et le système scolaire classique nous apprennent à devenir des salariés, il faut apprendre à devenir entrepreneur. Se faire accompagner - si possible par des personnes qui sont passées par là et ont atteint les objectifs que l’on se fixe soi-même d’atteindre - permet de gagner un temps précieux et d’éviter de nombreuses erreurs. 

 

C’est un peu comme l’escalade en haute montagne : puisque le GPS donné à l’école ne fonctionne pas, mieux vaut se faire accompagner d’un Sherpa qui saura nous guider. Quelqu’un qui est passé par là, qui sait quels sont les chemins à éviter et les raccourcis à prendre. Quelqu’un qui saura nous indiquer quand faire des pauses ou accélérer le pas. Quelqu’un qui a déjà accompagné d’autres et saura s’adapter à notre rythme. 

 

Ce n'est pas un aveu de faiblesse que de se faire accompagner. C’est mettre toutes les chances de son côté d’arriver à bon port !

 

Avec Creators for Good tu accompagnes uniquement des entrepreneuses. Etre une femme dans l’entrepreneuriat, c’est vraiment différent ? Pourquoi ?

 

Evidemment, chacun vit les choses individuellement, hommes et femmes. Ceci étant dit, il y a tout de même des tendances qu’on observe, comme par exemple : 

 

  1. Le manque de confiance en soi. Les femmes ont tendance à moins se faire confiance et donc à avancer très lentement (voir même à tant dénigrer leurs idées qu’elles ne se lancent jamais). Cela est dû à un contexte sociétal qui ne joue pas en notre faveur : les exemples d’entrepreneurs inspirants sont souvent des hommes, on a moins souvent des femmes entrepreneures qui vivent bien de leur activité dans nos lignées familiales, et ce manque de “modèles” influent notre capacité à avoir confiance.
  2. Un plafond de verre financier bas. On entend souvent parler de l’écart de salaire entre hommes et femmes qui serait d'environ 20% en entreprise. Et bien l’écart est encore plus important (30% !) pour les entrepreneures. Les femmes ont plus de mal à se fixer des objectifs ambitieux, à fixer des tarifs à la hauteur de leur valeur, à se rendre visible aisément. 

 

C’est d’ailleurs pour cela que je me spécialise dans l’accompagnement des FEMMES entrepreneures : pour qu’elles soient plus nombreuses à se faire confiance, et qu’elles gagnent leur vie dignement et de manière durable.

 

Tu viens de publier « Le guide de l’entrepreneur durable » aux éditions Dunod. A qui s’adresse ton livre ? 

 

J’ai écrit ce livre à l’intention de toutes celles et ceux qui ne se reconnaissent pas dans le portrait de l’entrepreneur type (compétitif et avide de profits). A celles et ceux qui veulent avoir une activité professionnelle indépendante, alignée avec leurs valeurs, qui ait du sens, qui soit positive pour la société … sans avoir à sacrifier leur équilibre de vie ni vendre leur âme au diable. 

Ce livre est un guide, un compagnon de route pour les entrepreneurs qui sortent des sentiers battus, et veulent être rassurés quant à leur capacité à combiner impact, épanouissement… et rentabilité !

Le concept est le suivant : s’inspirer des 12 principes de la permaculture pour combiner impact positif, épanouissement personnel, et abondance financière.

Plus d’infos : www.creatorsforgood.com/fr/livre/

 

Quel serait ton conseil pour les étudiants les Alumni entrepreneurs qui traversent cette période tourmentée parfois avec appréhension ou lassitude. 

 

C’est vrai que les périodes de crises peuvent être anxiogènes. Mais il faut se souvenir que la nature est cyclique, et que les hauts et les bas sont naturels. 

Dans mon livre justement, j’invite à s’inspirer de la nature (par le biais de la permaculture) pour manager son activité avec sérénité. On ne peut pas être en croissance continue et soutenue en permanence, et encore moins sur une planète où les ressources sont limitées. 

Nous sommes dans le siècle où l’économie doit se réinventer. A l’échelle humaine de l’entrepreneur, cela veut dire construire un projet résilient, oser se réinventer en cours de route, et trouver son équilibre de manière indépendante. 


Tout comme la nature s’immobilise le temps de régénérer ses batteries en hivers, un entrepreneur peut gagner à prendre de la hauteur de temps en temps et à ne pas “croitre” en permanence. Ce sont ses prises de hauteurs qui permettent de progresser vers de nouveaux paliers de développements. 

Les moments de crise peuvent donc devenir de véritables tremplins, si on arrive à “réagir de manière créative” (principe de permaculture que je détaille dans le livre page 129!). 

 

Un dernier mot / conseil pour les entrepreneurs qui te lisent ?

 

Bravo d’oser donner vie à vos idées! Le monde a besoin de personnes comme vous qui osent créer des alternatives à notre économie classique (si néfaste à la planète).

Chacun à notre échelle, construisons nos activités résilientes, abondantes et épanouissantes. A nous toutes et tous, nous pourrions bien changer le monde :) 

 

Merci beaucoup Solène pour cet échange inspirant « for good » !

 

 

 



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